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Moussa Cissé : “Le bien-être, c’est aussi un état d’esprit”

11/04/25

par :

Pamela Annick N'guessan

"Entre diplomatie et bien-être, la vision de Moussa Cissé pour un Mali en pleine évolution."

Moussa Cissé : “Le bien-être, c’est aussi un état d’esprit”

Cadre des Affaires étrangères depuis 2008 et diplomate malien en charge des questions relatives à l'ONU, Moussa Cissé partage son analyse sur les défis de son pays. Dans cet entretien exclusif accordé à Afrique Perspectives – Santé et Bien-Être, il nous parle de l'éducation des filles, de l'importance de la santé mentale, des innovations technologiques en matière de soins, ainsi que de son hygiène de vie personnelle. Une interview enrichissante avec un homme de terrain et de réflexion, profondément engagé dans le développement du Mali sur la scène internationale.


1 - Comment le Mali travaille-t-il pour favoriser l'accès à l'éducation pour tous, en particulier pour les filles et les femmes ?

Il y a eu un véritable essor de l’éducation des filles au Mali, notamment grâce au développement d’écoles de proximité et aux politiques d’encouragement de la scolarisation féminine. Les écoles étant désormais plus proches des familles, les filles n’ont plus à parcourir de longues distances pour se rendre en classe. Les campagnes de sensibilisation contre les mariages précoces et en faveur du maintien des filles à l’école ont également porté leurs fruits. Malheureusement, cette dynamique est aujourd’hui remise en question à cause de la crise que traverse le pays. Dans les zones sous contrôle des groupes intégristes, les filles sont empêchées d’aller à l’école, ce qui ramène la situation à un stade que l’on croyait dépassé.


2 - Le Mali dispose de plusieurs établissements de formation dans le domaine de la santé, y compris l'ouverture récente d'un centre de formation en thérapie cognitive et comportementale à Bamako. Comment pensez-vous que la thérapie pourrait être intégrée dans le système éducatif malien pour améliorer le bien-être ?

C’est avant tout une question d’opportunité. Ces thérapies représentent des approches relativement nouvelles, notamment si on les compare à la médecine traditionnelle. Il faut qu’elles fassent progressivement leur place, qu’elles convainquent, pour espérer une intégration durable dans le système éducatif. Ce sont des disciplines qui, bien qu’ayant une réelle assise scientifique, restent encore éloignées des standards de l’enseignement classique. À l’heure actuelle, les acteurs du monde médical et pharmaceutique hésitent encore à franchir ce cap.


3 - Quel est votre avis sur l’application “Santé Mali” lancée par la start-up Yelenba ?

C’est une excellente initiative, une avancée indéniable. Aujourd’hui, presque tout le monde possède un smartphone et a accès à internet. Il faudrait désormais sensibiliser la population à adopter ce nouveau mode de consultation en ligne. Il est vrai qu’il persiste une réticence psychologique : beaucoup sont convaincus que la consultation physique est plus rassurante. Mais pourquoi ne pas essayer ? Le monde évolue. Cela dit, pour que cette application tienne ses promesses, il faut aussi résoudre le problème de la connectivité, qui reste un obstacle dans certaines régions du Mali.


4 - Quels sont les projets ou initiatives en cours pour promouvoir la culture du bien-être au Mali ?

De nombreuses initiatives voient le jour. De plus en plus de jeunes se lancent dans la fabrication de compléments alimentaires, de jus naturels ou encore de produits phytosanitaires, dont certains rencontrent un vrai succès.

Sur le plan physique, les salles de sport se multiplient un peu partout. Je connais même des groupes, créés sur les réseaux sociaux, qui organisent régulièrement des randonnées. C’est devenu une vraie tendance au Mali. Il y a quelques années encore, il était rare de voir des femmes pratiquer des activités sportives, mais aujourd’hui, c’est dans l’air du temps. On a pris conscience de l’importance de préserver son corps par le sport et les loisirs, y compris pour prévenir les maladies.


5 - Quelle est votre routine matinale pour commencer votre journée de travail ?

Je commence par quelques étirements au lit, avant même de me lever, suivis d’exercices physiques. Une fois au bureau, je me prépare une tasse de café pour faire le plein d’énergie.


6 - Comment vous maintenez-vous en forme physiquement ?

Je fais du sport de temps en temps — je ne suis pas un modèle de régularité. En revanche, je marche énormément, c’est une activité que j’apprécie particulièrement. Je lis aussi beaucoup, et cela contribue à mon bien-être spirituel. Si je ne lis pas, je me sens mal.


7 - Comment gérez-vous votre temps entre travail et loisirs ?

Je dois avouer que le sport occupe une place réduite dans ma vie. Je pratiquais le volley-ball, mais depuis que j’ai arrêté, je ne fais plus vraiment de sport. Parfois, je joue au foot avec les enfants, sans rythme défini. En revanche, la lecture est mon loisir principal. Elle me procure le même type de bien-être que le sport, mais à un niveau intellectuel. Elle me fait voyager par l’esprit, et j’y trouve un plaisir immense.


8 - Avez-vous des pratiques de relaxation pour gérer le stress ?

Pas vraiment, si ce n’est que je me lève régulièrement pour discuter avec mes collègues. Cela me détend. La musique m’aide aussi beaucoup : j’en écoute souvent l’après-midi pour me relaxer.


9 - Comment vous assurez-vous d’avoir une alimentation équilibrée malgré un emploi du temps chargé ?

Je ne suis pas un modèle en la matière. Le matin, je ne mange pas ; je me contente d’un café au bureau.


10 - Comment gardez-vous une bonne qualité de sommeil malgré vos déplacements et votre emploi du temps chargé ?

Il faut se discipliner, notamment en se déconnectant du téléphone et de la télévision à une certaine heure. C’est difficile, mais c’est indispensable. On ne peut pas espérer bien dormir tout en consultant sans cesse son téléphone. Dormir avec son téléphone est l’une des pires habitudes que nous avons développées. Moi, quand je décide de dormir, je dors, et le téléphone reste de côté.


11 - Avez-vous des conseils pour maintenir une bonne hygiène de vie ?

L’hygiène de vie est un gage de longévité, même si ce n’est pas une garantie absolue. Il faut s’imposer une discipline qui permette au corps de croître dans un cadre sain et apaisé. Je recommande à tout le monde de marcher. L’immobilité, liée à certaines professions, est un véritable fléau. Il faut bouger. Il est aussi essentiel de limiter l’usage du téléphone, surtout le soir. L’abus des réseaux sociaux fatigue nos méninges. Enfin, je conseille la natation : l’eau est source de vie, pas seulement lorsqu’on la boit, mais aussi lorsqu’on s’y plonge.

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