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Dominique Siby : Entre luxe, bien-être et vision panafricaine

26/05/25

par :

Pamela Annick N'guessan

De Libreville à Monaco, du sport au spirituel, le fondateur de Felio Siby livre un témoignage fort sur la santé mentale, l’entrepreneuriat africain et l’avenir du luxe.


Chapeau

Entrepreneur gabonais et figure montante du luxe africain, Dominique Siby incarne une génération nouvelle, à la croisée des cultures, des ambitions et de l’authenticité. Dans cet entretien exclusif, il aborde sans filtre les défis de l'entrepreneuriat, l’importance du bien-être physique et mental, et sa vision du luxe « made in Africa ». Une parole forte, lucide et inspirante pour toute une jeunesse en quête de sens.

Loin des clichés, Dominique Siby construit sa trajectoire entre innovation, enracinement africain et ouverture internationale. Son témoignage dans Afrique Perspectives – Santé & Bien-être est une ode à la résilience, à la rigueur, mais aussi à l’équilibre intérieur. Véritable pionnier dans le monde fermé du luxe, il nous invite à une introspection collective : et si l’Afrique devenait enfin le cœur du bien-être et du raffinement mondial ?



Afrique Perspectives : Dominique, qui êtes-vous et quel message souhaitez-vous adresser à la jeunesse africaine ?

Dominique Siby : Je suis un entrepreneur africain passionné et engagé, créateur de la marque Felio Siby. Mon message à la jeunesse est simple mais essentiel : soyez authentiques, ne vous laissez pas détourner par les opinions extérieures. Vous êtes votre propre moteur, votre seul véritable rival. Croyez en vous, recentrez-vous, éteignez TikTok si nécessaire et concentrez-vous sur votre avenir. L’Afrique est une terre de génie ; il est temps de nous éveiller pleinement à notre potentiel.


Comment la Formule 1 a-t-elle contribué à votre parcours entrepreneurial ?
Dominique Siby : La Formule 1 a été un accélérateur de notoriété, mais aussi un révélateur. Ce sport m’a ouvert des portes, permis de fréquenter des cercles puissants, de rencontrer Carlos Slim au Mexique ou le président Paul Kagame à Singapour. C’est un monde exigeant, élitiste, où j’ai laissé beaucoup, mais où j’ai aussi beaucoup gagné, en visibilité, en expérience, en ambition. J’ai même sponsorisé un yacht à Monaco pour lancer une montre dédiée à une écurie. C’est un univers à part, intense, mais qui m’a permis d’élever la barre de mes ambitions.


Qu’est-ce qui vous inspire, vous motive au quotidien ?
Dominique Siby : Mon entourage, mes racines africaines, mes expériences aux États-Unis, mes voyages. Ce mélange de cultures me nourrit. Je suis inspiré par ceux qui m’élèvent et m'encouragent. Le fait de voir les choses sous un autre angle, d’observer ce que les autres négligent, c’est ça qui me pousse à créer.


Quel regard portez-vous sur l’évolution du luxe en Afrique ?
Dominique Siby : L’avenir du luxe est africain. Les grandes marques commencent à intégrer des matières comme le raphia dans leurs créations. Mais peu savent que ces richesses viennent de chez nous. Mon rêve, c’est qu’on structure ce secteur, qu’on l’africanise. Que dans 5 à 10 ans, plusieurs marques africaines jouent en première division mondiale du luxe. Nous devons imposer nos codes, notre esthétique, notre philosophie du raffinement.


Quels conseils donneriez-vous pour rester performant ?
Dominique Siby : Il faut aimer ce qu’on fait, sinon ça ne marchera jamais. Ensuite, il faut s’entourer de personnes alignées avec votre vision. Aux États-Unis, on responsabilise, on laisse les gens grandir. En Afrique, il y a un vrai défi de management : donner de la responsabilité, mais aussi apprendre à travailler en équipe. Si quelqu’un n’est pas à la hauteur, il faut savoir passer à autre chose sans perdre d’énergie.


Avez-vous déjà eu besoin d’un soutien psychologique ?
Dominique Siby : Non, parce que j’ai la chance d’avoir un cercle familial et amical très fort. Mais je suis conscient que ce n’est pas le cas de tout le monde. Parler, oui. Mais surtout à la bonne personne. Personne ne peut vivre vos combats à votre place. Il faut puiser une force intérieure, mentale et spirituelle pour traverser les tempêtes.


Comment maintenez-vous votre équilibre physique et mental ?
Dominique Siby : La prière. La marche. Le cardio. L’alimentation. Pour moi, tout est lié. Si ton corps flanche, ton esprit ne suit pas. Et inversement. Je marche beaucoup, je cours, je respire. En Afrique, on a une alimentation incroyablement saine, naturelle, bio. Il faut simplement en prendre conscience et bien équilibrer ses repas. La santé, c’est la base de toute performance durable.


Racontez-nous vos débuts d’entrepreneur.
Dominique Siby : J’ai commencé par la musique, une passion. Puis j’ai vendu des voitures en Afrique. Mais le vrai défi, c’était Felio Siby. Je ne connaissais rien à l’industrie du luxe. J’ai appris sur le terrain : j’ai voyagé en Italie sans contact, j’ai tout construit par essais et erreurs. Ce qui m’a toujours habité, c’est cette question : « Est-ce que je vais y arriver ? » Et chaque fois, la réponse est venue de ma foi, de ma résilience.


Comment conciliez-vous vie professionnelle et vie personnelle ?
Dominique Siby : C’est crucial. Si vous ne séparez pas les deux, vous vous perdez. Ce qui me reconnecte, ce sont mes enfants. Leur spontanéité, leur innocence, me sortent du rythme effréné. En 2006, j’ai perdu mon père. J’avais choisi un contrat au lieu d’aller le voir. J’ai regretté ce choix toute ma vie. Depuis, j’ai appris : les affaires attendent, la famille non.


Et face au stress, quelle est votre méthode ?
Dominique Siby : Le sport. C’est indispensable. Aux États-Unis, je faisais de la salle 3 à 5 fois par semaine. Aujourd’hui, je marche une heure avec mon chien. Ça m’apaise, ça m’aligne. Le sport, c’est l’outil de gestion du stress par excellence. C’est vital, surtout quand on est à haute pression ou qu’on gère de grandes responsabilités.

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